Invocation de Notre Dame de Minuit, Liliya-Devala,

Étant une Conjuration de la Mère-Sorcière du Grand Sabbat

Andrew D. Chumbley – Traduction par Kazim

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Se tenant au Nord, La Pretresse (ou l’Officiante préposée) se tient silencieuse.
Elle porte un crâne couronné de fleurs comme masque de Notre Dame.  

Le coven évoque en elle l'esprit :

O Liliya ! Écoute-nous !
Mère de Sang Souveraine de la Sagesse du Serpent Cornu !
Notre bénédiction et notre malédiction sont sur Toi, car tu es double de masque et de visage !
Par toutes les bénédictions nous t’adorons comme la Reine des Epines, couronnée parmi les sept guirlandes du temps, la plus belle parmi les Nobles Dames qui dansent sur le chemin tournant de l'année.

Par toutes les malédictions nous t’adorons comme la Fossoyeuse, intronisée dans chaque cimetière de la Terre, la plus effrayante de visage parmi les Légions des Morts qui rôdent dans la Nuit.
Exaltée es-tu, comme l’Impératrice de la Porte du Pouvoir du Nord !
Salut à Toi, Souveraine des Huit Déesses dans le Cortège de Bha !
Nous t’honorons comme Notre Protectrice, Notre Concubine et Notre Soeur -
Eternelle Compagne de ceux qui errent, auto-engenrdés dans l’exil !
Salut à Toi, Succube aux quatre bras, Prêtresse de la Progéniture du Dragon !
Nous t'invoquons dans l’Acre de Sang par la Lanterne de la Lune sans Lumière.
Nous t’appelons par les paroles, par les actes et par le Signe de la Rose aux Pétales Noirs.

Ta Face est voilée par la mantille pourpre du chorion de tes propres rejetons.
Tes yeux sont le miroir double du Destin, reflétant la Naissance et la Mort de l’aboutissement.
Ils sont séparés pour le Plaisir et la Douleur de tout désir mortel.
Ta peau est pâle comme un os décharné, voilé dans le linceul de la nuit.
Ton corps aussi est un cimetière aride, il est un champs de terre recouvert par la neige.
Tu es le palais scintillant de notre inhumation et le verger éclatant de notre liberté et de notre joie.
Tu es de toute beauté : illuminée sous le soleil de minuit !
De ton antre sombre s’écoule le miel qui aiguise les dents des Vipères.
De ta poitrine s’écoule l’alembroth, une huile curative et un onguent pour blesser :
Un poison amer ou une panacée pour tous ceux qui ont soif de la vie éternelle.
Salut à toi Reine des Cadavres, exquise es-tu, telle une demoiselle parée pour le mariage !

Dans tes quatre mains tendues sont les signes de ton Royaume.
Dans ta main supèrieure gauche, tu tiens la corde rouge-sang de l'exécution :
Un étau tressé des cordons ombilicaux que tu as maraudé à l'homme.
Dans ta main supèrieure droite, tu brandis une faucile tranchante comme le prunellier en hiver.
Dans ta main inférieure gauche, tu tiens un kapal débordant de nectar doré.
Dans ta main inférieure droite, tu tiens un mortier d'obsidienne noire rempli de braises parfumées ;
Dispersant dans le sillon des champs l’ardente semence du bûcher du milieu de l’hiver.
Dans Tes quatre mains noires, cachées, tourne l’invisible Roue des Étoiles.
A Toi sont les ailes dégorgeantes d’ombres qui escortent le vent hurlant.
A Toi les empreintes maculées de sang et les serres de la chouette stridante.



Le coven s’agenouille alors devant la Déesse pour procéder aux offrandes de sacrifices éthériques ou imaginaires

Devant toi, nous offrons le signe de la terre, tracé dans les flammes et la peau du serpent.
Sur ton autel, un lit d'ossements, nous offrons le sacrifice des images, forgées ici dans nos esprits pour ton adoration : une crèche déserte tissée de roseaux, emplie de cris d'abandon, une horde de chacals sauvages et une meute de chiens noirs et affamés ; un enfant vierge de la Matrice de ta Fille ; une fleur ensanglantée de Passion, cueillie sur le chemin de notre errance ; une coupe de cette semence qu’on laisse échapper dans le rêve ; et une chandelle funéraire créée dans la graisse humaine. O Liliya ! Notre Mère-Sorcière Souveraine ! Accepte ces offrandes, à la fois justes et calomnieuses, et que toutes servent à renforcer ta présence parmi nous!

Des génuflexions sont alors données sur le Lieu de Pouvoir, tout en répettant le mantra de convocation :
Kha-I-Liliya. Elles seront poursuivies jusqu'à ce que la Prêtresse soit chevauchée par l'esprit de Liliya et qu’elle se coiffe d’un tissu rouge-sang, porté comme un voile dans ses cheveux, afin de témoigner de sa présence. Portant le crâne comme un masque, elle parcourt alors le cercle dans le sens inverse du soleil. Devant chaque initié, elle s'arrête et incline le crâne afin que ses lèvres puissent embrasser les prétendants qui s’impatientent de sa présence. Lors de la ronde, on laissera à chacun l’opportunité de demander ses conseils à Notre Dame et de lui adresser ses requêtes pour les bénédictions et les visions. Lorsque le tour du cercle est completé et qu’elle revient en direction du Nord, la Prêtresse repose le crâne à la place qui lui est destinée. Elle se retourne alors face au coven et, étant chevauchée par l’esprit, délivre ses oracles. Si le rite le nécessite, on laisse la communion se poursuivre avec Notre Dame jusqu'à ce que cette dernière ait jugé bon de quitter les lieux. Lorsque ceci est fait, la grande Prêtresse entonne Son Arcane, la Véritable Enigme de Liliya :

Écoutez donc mon histoire tressée sur le cercle, écoutez l’Enigme de la Reine des Epines !
Car au premier pas est le commencement du Monde, et aux suivants toute chose est accomplie !

« Au premier jour, je dormis sous la faucille noire.
Au deuxième jour, je me suis agenouillée en priant sous la lune.
Au troisième jour, je me suis déployée telle une fleur éclose.
Au quatrième jour, mon corps fut lesté par la charge.
Au cinquième jour, on trouva mon fruit dans la nacelle de la récolte.
Au sixième jour, ma chair fut aride de sang.
Au septième jour, je fus de ressucitée pour remplir le coupe des saluts,
Pour servir à la Ronde Fête pour les Vivants et les Morts !
‘Le Mystère du Vin’ est le nom de mon Nom,
La Mère du Sang-Sorcier, Je suis.

Que la Bénédiction soit, que la Malédiction soit.
À tous ceux qui viendront se délecter de moi :
Respectez bien mes mots et mes faits,
Et sachez que moi, Liliya, suis avec vous!

Comme il est dit, ainsi soit-il !
Bilo Bilo Hu ! Bha-Azha-Ka !

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Artwork : Karyn Crisis